Il y a chez Cy Twombly un attrait pour la matière picturale en tant que telle, le travail sur ses divers effets chromatiques et ses multiples rendus plastiques : la peinture saisie dans l’instant même de son choc sur la toile, dans le temps de son tournoiement le long de ce support, la substance prise dans le parcours de sa descente, la peinture en elle-même, indépendante de tout outil, qu’il soit pinceau, rouleau, brosse ou couteau…
Un fondement minimaliste certes mais des échos aux performances à la carabine de Niki de Saint Phalle et au dripping de Jackson Pollock, des empruntes en somme du nouveau réalisme et de l’expressionnisme abstrait. La rétrospective qui est consacrée à Cy Twombly jusqu’au 24 avril 2017 par le centre George Pompidou est à elle-seule une histoire de l’art moderne et contemporain.
Il y a cependant quelque chose qui distingue Cy Twombly des autres artistes, son travail sur le blanc : un blanc qui use de couleurs pour créer de l’épaisseur et des reflets, un blanc qui soutient des volumes obscures pour donner à voir leur pesanteur, un blanc qui fait graviter leur mouvement, un blanc qui incite notre regard à creuser la toile pour en déterminer l’histoire et la composition.