MORIYAMA Daido – Fondation Cartier pour l’art contemporain

Une pratique curatoriale digne de l’art : Daido Tokyo

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La sélection de photographies présentée à la Fondation Cartier me fait penser à la remarque d’un peintre sur mes propres articles d’art : « les connexions existent, mais elles ne sont pas évidentes. » Là est la qualité, non pas de mes critiques, car ce n’est pas ici le débat, mais du travail de Daido MORIYAMA. Entrer dans son oeuvre, c’est se perdre dans des interprétations multiples et variées, c’est voir tout et son contraire, c’est même parfois ne rien voir du tout, et ce, en dépit de la présence de quelques éléments récurrents comme la résille et la tuyauterie. C’est aussi être confronté à la densité urbaine, à ce qui fait qu’une ville est ville : bagnoles, solitude, uniformité, béton…

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Ces mêmes photos pourraient être prises ailleurs, dans d’autres villes et sur d’autres continents. Elles nous rappellent cependant que ce n’est pas l’objet photographié qui fait l’oeuvre d’art, mais le mode d’utilisation de ce médium, ici promis au hasard des déambulations et des rencontres fortuites. Elles signalent surtout que sans nos interprétations singulières, individuelles, subjectives, personnelles, arbitraires et contingentes, il n’y a pas d’art. « Listen to your eyes », pouvons-nous lire au Grand Palais dans la première salle de l’exposition « Carambolages », et c’est une victoire pour l’art.

Yoshie ARAKI sur articlesdart.com

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