L’exposition actuelle de la galerie Prodromus (Paris 11ème) porte si bien son nom : des représentations de paysages qui rivalisent d’inventivité, d’originalité et de génialité ! Nous y retrouvons Vincent BEBERT, et nous y découvrons Myriam BOCCARA, Sébastien LEROY, Bernard MOREL, et Josquin POUILLON.
Bien moins impressionnistes que polymorphes, ces 5 séries donnent à voir le paysage…
– qu’il soit schématisé et réduit aux traits qui l’expriment le plus intensément… ainsi en est-il de « La rivière rouge » de Sébastien LEROY en lequel la couleur de l’eau se déduit du soleil crépusculaire qui s’y reflète,
– qu’il se décline dans tout ce qu’il a de profondeur, de perspective et de géométrie, à la manière des pastels secs sur papier de Myriam BOCCARA, ces paysages anthropomorphes dont les titres énigmatiques « Soudain » ou « Ensemble » nous rappellent que la nature et l’humain ne font qu’un, le second étant une partie intégrante du premier,
– qu’il soit peuplé de toutes sortes de figurations et découpé en parties qui se disjoignent, se réunissant dans un nouvel ordre comme une nouvelle harmonie, nous rappelant ainsi aux géométries diverses de la notion, à la manière des triptyque ou tétraptique (soyons précis !) de Josquin POUILLON,
– qu’il soit figé dans un métal bleu gris à la manière de Bernard MOREL qui nous présente sous tout format des paysages de zinc sur bois…
– qu’il soit peint dans toute son épaisseur, tel que le fait Vincent BEBERT dont les montagnes de Bavière sont de nouveau accrochées… et c’est de son aveu même que nous en avons la preuve : il y a la mer en Bavière ! Elle ne coule pas entre les reliefs de ce land allemand, mais elle coule dans ses yeux… Elle est l’écran à travers lequel il observe tous les paysages, tous autant imprégnés en effet de son impétuosité et de son opacité mouvante. Certains verront dans ses toiles un trop plein de peinture et de matière, quand d’autres y verront une capacité indéniable et miraculeuse de transcrire le règne vivace de la nature… sa teneur, sa fougue, sa faculté de nous ressourcer,
ainsi que le promet toute promenade dans l’art.
Très bel article.
Merci.
Serais heureuse de recevoir vos prochains articles.
Cordialement.
Bénédicte
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