Pour s’approprier un territoire, il y en a qui construisent, il y en a d’autres qui plantent. Parmi les artistes, certains peignent, d’autres dessinent. Tel est le cas de Chourouk HRIECH dans le travail qu’elle expose à la galerie Anne-Sarah BENICHOU et qui s’intitule pour l’occasion « Faire ailleurs ».
L’artiste travaille sur un territoire, celui des rues de Douala au Cameroun. Elle fixe à l’encre de Chine ce qui s’y voit et ce qui s’y passe, des fenêtres urbaines où se meuvent des personnes, des plantes, des véhicules, des oiseaux… Or ici, dans cet ailleurs que nous contemplons, le dessin est aussi un territoire, un territoire qui se trouve plusieurs supports pour s’étendre : le papier certes, mais aussi des vases en terre cuite et des murs.
A l’image d’un territoire, le dessin rompt avec l’horizontalité qui lui est intrinsèque. Ses différents supports lui donnent des perspectives inédites et d’autant plus singulières qu’elles traduisent la manière dont Chourouk HRIECH s’est approprié ces espaces qui lui étaient initialement étrangers et pratiquement imprenables, du moins au regard de sa plume. Chaque pièce ou série de pièces parle donc de son vécu à elle et de sa sensibilité. Elle a pris chaque scène à retranscrire et en a fait comme un jardin à cultiver.
Ce jardin, elle le transmet à nous visiteurs qui venons le contempler, nous visiteurs qui venons aussi avec notre histoire et qui repartons avec une interprétation, une manière en somme de le cultiver ce jardin.
Art'icles d'Art 