Qu’un mausolée devienne le sujet d’une oeuvre d’art n’est pas un petit jeu sans conséquence !
Un mausolée étant la dernière demeure d’un illustre défunt, il est rempli et orné des matières les plus riches et des objets les plus précieux, afin de plaire aux ancêtres et aux esprits. Il n’est pas voué à être contemplé par les pauvres mortels d’ici bas que nous sommes.
Le choix d’exposer les gravures d’un tel habitat de mémoire nous ramène à l’origine de l’art, et nous porte à repenser la nature de l’art. Dans les civilisations sans musée, l’art avait une vocation funéraire, c’est à dire une finalité religieuse et rituelle plutôt qu’esthétique. Il s’agissait d’accompagner les âmes dans cet espace ineffable qui leur appartient et leur correspond.
Le temps d’une exposition, la galerie Prodromus devient un anti-musée, et à ceux qui trouveraient cela regrettable, je réponds que c’est tout à son honneur. En effet, cette exposition nous rappelle que l’oeuvre d’art relève du sacré, et que son silence dit bien plus que n’importe quel langage.
Il est vrai que la sérénité des cimetières permet le recueillement et le contact avec les êtres disparus.
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