Le souvenir des pierres – Galerie Anne-Sarah Bénichou
L’exposition de Julien DISCRIT (né en 1978) montre ses oeuvres conçues à partir d’une analyse de la notion de « temps », analyse faite au travers de son expérience du monde et de la matière. Il parle du temps qui passe, du temps qu’il fait, et du temps qui fait que… 4,6 milliards de nanomètres, ce texte en lettre adhésive vinyle met à notre mesure l’incommensurabilité du temps, en le transformant en un élément plastique visible. Une métaphore de cette démarche se trouve dans MontAnalogue#3, où l’artiste joue par la photographie avec l’échelle d’un petit caillou, et ce, pour donner à voir une montagne. L’espace et le temps s’expliquent mutuellement, la géographie étant une source essentielle de réflexion chez cet artiste voyageur. Le temps qui s’écoule nécessairement est aussi représenté par ses effets dans le façonnage des reliefs et des terrains, emprisonné dans du plexiglas, ou figé dans un tirage pigmentaire.
L’artiste s’éprend de la matière, car sans elle, l’art n’a plus de langage. En témoigne ce cabinet de curiosités qui expose son travail à partir de sulfate de cuivre et de cristaux de verre.
Cependant, il y a chez lui du conceptuel. Il en partage la primauté du projet sur l’objet, la matière n’étant pour finir qu’un moyen pour la mise en forme de l’idée. En témoigne entre autres la série Diagrammes où chaque pièce est le récit d’un rêve de l’artiste. Ces pages écrites avec une machine à écrire dénuée de ruban encreur, nous projettent dans un autre temps, celui de l’instantanéité du rêve, celui de nos désirs et de leur désaveu dans la triste réalité de l’éveil. Ainsi en est-il aussi de cette pièce, Le masque et le miroir, en laquelle un mot se dissimule derrière du verre dépoli, et face à laquelle il y a beaucoup plus à dire qu’à voir !
Julien Discret : « J’ai eu l’occasion de lire votre bel article. Merci pour votre intérêt, je vous souhaite le meilleur pour la suite. Bien à vous »
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