Il y a du Giacometti et du Picasso dans le travail d’Abdou Fall. Il en partage les corps filiformes en mouvement et les corps à la plastique déformée. Bien plus moderne que contemporain, Abdou Fall parcourt différents thèmes : la vie, la mort, la maternité, l’environnement. Il assigne à chacun une identité visuelle forte avec des coloris choisis à bon escient. Il les révèle tous au détour d’un réalisme aux tendances cubistes.
Porte de non retour, Monde debout et Vendeuses de lait font apparaître des corps que seule la géométrie dessine, des rectangles sombres et sobres, des ombres silencieuses qui s’acheminent vers leur mission, si ce n’est leur destin. Ces corps en mouvement ont quelque chose de sculptural qui les porte au delà de leur simple figuration, au seuil d’un chemin qui semble s’ouvrir à eux. L’acrylique des fonds, sa densité, où des couleurs s’entremêlent en modelés tournoyants, participe d’un rendu vertigineux.
Abdou Fall force une fois de plus l’admiration par le trait ovale qui dessine ces femmes tresseuses, assises ou en famille. A travers des compositions où prime la circularité et où le chromatisme se fait pop, Abdou Fall revitalise l’image de la maternité. Des formes primitives certes, mais pleine d’expressivité. Une expressivité heureuse, toute pleine d’africanité, celle que l’on trouve aussi chez Amoako Boofo, et c’est à voir parce que ça fait du bien !
Retrouvez les pièces sur awa : Assise, Monde debout, Vendeuses de lait, Porte de non retour, Familles