Macée – Terres et Brumes – Wissant

Il y a du William Turner et du Caspar David Friedrich dans la peinture de Macée, à ceci près qu’il s’agit là de l’horizontalité des plages du Nord. Ses paysages ont une latitude abyssale, à la manière de la tempête de Turner. Les éléments y sont d’autant plus tumultueux qu’ils sont peints dans une gestuelle abstraite qui multiplie les mouvements et les contrastes.

Or, si les toiles semblent flirter avec la notion de paysage abstrait, elles ne s’y résolvent pas totalement. En effet, une silhouette est parfois positionnée au centre, comme un nouveau point de fuite qui structure la figuration du paysage. Elle lui donne aussi une résonnance romantique, à la manière du voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich qui plonge le spectateur dans les rêveries de ce promeneur solitaire. Il y a de même une certaine circularité qui se dégage dans ces immensités. Elle est rendue par l’esquisse de ces falaises au loin, celles du Gris-Nez peut-être.

En outre, les pièces de Macée sont toute empreintes d’un chromatisme restreint, mais harmonieux, des blancs gris ou des gris vert, des ocres turquoises, bleu gris ou blanc vert, chromatisme à l’image des plages du Nord dont les teintes varient en fonction de la météo et des heures du jour. Dans chaque pièce, il existe une homogénéité de couleurs. Oui les teintes se répondent et se coordonnent, comme la mer est un miroir du ciel. Mer d’eau et mer de sable se lient dans une manière d’attraper le paysage qui ne se fige pas dans une ligne d’horizon, mais dans une étendue sans limite.

Par ailleurs, l’encadrement des pièces dans des caisses américaines participe de leur perspective. Cette scénographie n’est cependant pas irréductible dans la mesure où les pièces au châssis plus épais peuvent se contenter d’un accrochage simple sur les murs de la galerie, posées là comme des diamants qui n’ont pas besoin d’écrin pour briller.

Une exposition était consacrée au travail de Macée Polyn ces derniers jours à Wissant (62). Or vous pourrez aussi la retrouver du 20 au 28 septembre à Lille, et du 15 au 23 novembre à Paris (Mairie du VIII ème) dans le cadre de l’association Les 111 des Arts. Alors, à vos agendas !

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